Le champion, l'injustice, la bonne surprise, l'image de l'année... DH - Moteurs décerne ses prix internationaux
Exploit, déception, flop, buzz, injustice, espoir, team, gag, image, crash, surprise de l’année et le grand champion selon nos 22 spécialistes.
- Publié le 26-12-2018 à 07h00
- Mis à jour le 27-12-2018 à 07h27
Exploit, déception, flop, buzz, injustice, espoir, team, gag, image, crash, surprise de l’année et le grand champion selon nos 22 spécialistes. Après le national, DH-Moteurs passe à l’échelon international. La semaine dernière, Olivier de Wilde et Martin ont demandé à vingt de leurs confrères de se confier sur leurs préférences autour des pilotes et événements belges. Ce mercredi et ce jeudi, un Volant d’Or mais aussi onze autres titres dont le team, l’espoir, le buzz ou encore la déception de l’année seront attribués pour les acteurs du sport automobile mondial. "Start your engines !"
Le champion: Hamilton champion des champions
Il ne lui aura manqué que quatre votes de préférence (trois pour Seb Ogier et un pour Max Verstappen) pour faire l’unanimité. Mais le cinquième sacre de Lewis Hamilton, désormais l’égal de Juan-Manuel Fangio au palmarès de la F1, a fait largement la différence par rapport au sixième consécutif en WRC de Sébastien Ogier. Ce dernier a pourtant été décroché avec plus de difficultés, lors du dernier round, alors que Lewis a été couronné dès le Mexique. La preuve sans doute que la F1 reste le sommet du sport automobile, la discipline la plus populaire. Et pas qu’auprès du grand public… Pour compléter ce podium, on retrouve Ott Tanak, le pilote aux cinq succès en WRC cette année avec Toyota. Mais aussi un grand malchanceux, seulement troisième du classement final derrière notre Thierry Neuville. Notre compatriote finit en cinquième position de notre petit sondage derrière Max Verstappen, le dynamiteur des GP. Quand il n’explose pas en cours de route… Le pilote Hyundai devance les futurs équipiers Ferrari Sebastian Vettel et Charles Leclerc ainsi que le champion du monde de rallycross Johan Kristofferson, lauréat de 11 manches sur 12. Fernando Alonso sans doute plus pour l’ensemble de son œuvre (une victoire aux 24H du Mans tout de même) et le champion du monde de Tourisme (WTCR) Gabriele Tarquini complètent le Top 10 juste devant Sebastien Buemi et le champion de F2 Georges Russel, ex-æquo. Ont également été cités une fois ; le champion de Formula E Jean-Eric Vergne, celui de WRC2 Jan Kopecky, Joey Logano couronné en Nascar, le vainqueur du GP de Monaco Daniel Ricciardo, le lauréat surprise des 24H de Spa Christian Krognes, ainsi que deux champions quasi-vétérans qui se sont imposés après pas mal d’années sans succès, Kimi Raikkonen et Sébastien Loeb.
Le team de l'année: Mercedes Petronas AMG F1 Team
Une vraie machine de guerre. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier l’écurie Mercedes de Formule 1. La formation basée à Brackley demeure la référence absolue depuis l’instauration de la réglementation turbo-hybride en 2014. Que cela soit avec Nico Rosberg et surtout Lewis Hamilton, les Flèches d’argent alignent les titres comme des perles. Une domination qui peut en agacer certains, comme lors des belles années de Ferrari lors de la décennie précédente. Mais le management chapeauté de main de maître par Toto Wolff a toujours une longueur d’avance malgré la résistance qui s’organise du côté de Ferrari et de Red Bull.
Elle a encore montré qu’elle était capable de placer le curseur plus haut dès qu’il le fallait cette saison.
Au final, voir l’équipe argentée élue Team international de l’année est tout sauf une surprise. À seulement 3 voix derrière, le penchant rallye du Toyota Gazoo Racing a marqué les esprits cette année en WRC. Quand les Japonais sont arrivés en WRC en 2017, on rigolait d’eux avant l’entame de la saison. Aujourd’hui, le team aux Yaris fait office d’épouvantail.
Boxant souvent au-dessus de son propre poids, l’équipe M-Sport WRC complète le podium.
L'image de l'année: Vettel droit dans le mur
C’est peut-être à partir de ce moment que Sebastian Vettel a commencé à perdre les pédales et le titre mondial. L’Allemand est sur un boulevard pour remporter son Grand Prix national à Hockenheim, le premier au volant d’une Ferrari. Le natif de Heppenheim s’apprête, de surcroît, à faire une bonne opération au championnat en reprenant des points précieux à Lewis Hamilton, s’élançant seulement 14e après avoir été victime d’un souci mécanique en qualifications. Piégé par une forte averse alors qu’il est en pneus slicks, Vettel finissait sa course dans le mur de pneus du stadium. "C’est de ma faute", reconnaissait alors le quadruple champion du monde. "Je m’excuse auprès de l’équipe qui fut irréprochable. J’avais la victoire en main. J’ai commis une petite erreur qui a entraîné une grosse déception." Le scénario de Hockenheim est finalement le reflet de la saison 2018 de F1 : Vettel se prend les pieds dans le tapis tandis qu’Hamilton, inébranlable, garde le cap pour s’envoler vers une 5e couronne. Les journalistes ne se sont pas trompés en plébiscitant cette image forte devant le roulé-boulé de Nico Hülkenberg lors du GP d’Abou Dhabi, les donuts d’Hamilton, Vettel et Alonso après l’arrivée de ce même Grand Prix, le nouveau record de Romain Dumas à Pikes Peak au volant de sa Volkswagen électrique, l’accrochage entre Max Verstappen et Esteban Ocon à Interlagos, le crash du départ du GP de Belgique ou encore le salto de Sébastien Loeb après sa victoire en Catalogne.
L'injustice: Esteban Ocon à pied
On en a beaucoup parlé. S’il ne remplace pas Valtteri Bottas chez Mercedes dès le début de saison, ce qui semble peu probable, Esteban Ocon ne prendra pas le départ de sa 3e saison de F1 en Australie 2019. Sa déception et sa frustration sont proportionnelles à sa taille et son talent : très grandes. Le Français a fait les frais du rachat de son écurie Force India par papa Stroll qui y a nominé logiquement son fiston Lance. C’est la F1 moderne. L’argent compte plus que tout.
Après une saison catastrophique où il n’a pas toujours été bien traité, tant sur le plan mental que mécanique, Stoffel Vandoorne a gentiment été remercié par McLaren. Alors qu’on l’imaginait devenir champion du monde, le Belge a été viré de la F1 après deux ans. C’est trop injuste car on a le sentiment que tout n’est pas de sa faute et que dans un contexte plus favorable, il aurait pu exploser à l’image d’un Esteban Ocon ou d’un Charles Leclerc. L’autre grand "jeté" de l’année, en cours de saison lui, est bien sûr Kris Meeke. Bon, certains diront que l’Irlandais l’a bien cherché. On est toutefois heureux que l’ex-pilote Citroën ait pu rebondir chez Toyota où il retrouvera notamment Ott Tanak qui aurait mérité le titre mondial. En performances pures, l’Estonien était le meilleur en 2018. Mais il a manqué de réussite et parfois de clairvoyance. Voir PSA laisser tomber son champion de toujours Sébastien Loeb n’est pas très juste non plus. Surtout après l’exploit signé en Espagne. Mais les intérêts commerciaux et financiers du groupe passent avant celui de leur nonuple champion qui, fort heureusement, a pu rebondir chez Hyundai. Enfin, Julien Ingrassia aurait pu payer nettement plus cher son erreur de débutant en Argentine quand il a oublié de reprendre son carnet de pointage à l’arrivée de l’antépénultième spéciale. Son ami Ott Tanak lui a rapporté ce qui n’est pas réglementaire du tout. L’équipage français s’en est sorti chanceusement avec une amende et une pénalité avec sursis. Mais le championnat aurait pu prendre une toute autre tournure si les commissaires sportifs ne s’étaient pas montrés aussi cléments avec le champion du monde…
La bonne surprise: Charles Leclerc
Plus de la moitié des votes est revenue au jeune "rookie" de chez Sauber et futur pilote Ferrari Charles Leclerc luttant souvent dans le top 10 cette année en F1. On peut parler de véritable confirmation d’un talent au plus haut niveau après son titre en F2 l’an dernier. Le pilote de Monaco précède pour cet "Award", les deux autres principaux nominés qui sont Mick Schumacher qu’on n’attendait pas à pareille fête pour sa deuxième saison en F3 (champion) avec Préma et le jeune Belge Benjamin Lessennes, remplaçant de Tiago Monteiro chez Honda TBR en WTCR et régulièrement plus rapide que son équipier référence Tom Coronel. Dommage qu’il n’ait pas eu l’occasion de terminer la saison, remplacé par un Chinois avec une plus grosse valise. Les Français Thomas Laurent (WEC), Eric Camilli (WRC2) et Esteban Ocon (F1), l’Estonien Ott Tanak (WRC), le Finlandais Kalle Rovanpera et nos compatriotes Fred Vervisch (WTCR) ou Guillaume Deridder (RX2) ont également été cités.
Le crash de l'année: Sophia Flörsch à Macao
Soyons francs : nous avons eu très peur quand une Formule 3, telle une balle perdue, est allée s’encastrer dans les grillages de sécurité du circuit de Macao lors du très prisé GP de F3. À cet endroit, les monoplaces arrivent à plus de 240 km/h à pleine charge après une interminable ligne droite. Au vu de la vitesse avec laquelle la jeune Sophia Flörsch a fini son embardée folle, les conséquences auraient pu être funestes. Ceux qui ont vu le crash en direct en ont encore des frissons et ceux qui l’ont vu en différé n’en pensent pas moins. Le constat est sans appel : sur les vingt-deux journalistes sondés, quinze ont indiqué la sortie de la pilote Van Amersfoort Racing, qui roulera en F3 Masters l’an prochain, comme le "crash international de l’année". Autre image spectaculaire mais avec des conséquences beaucoup plus graves, le crash de Robert Wickens en IndyCar, qui est actuellement en pleine rééducation pour retrouver l’usage de ses jambes, arrive en 2e position. Au 3e rang, on retrouve le terrible carambolage au départ de la 1re course du WTCR dans les rues de Porto. Un immense chaos qui a coûté plusieurs millions d’euros et impliqué la quasi-totalité du peloton.